Voici un texte découlant de mes réflexions à propos des Sâmkhya Kârikâ [1]. L’étude de ces très vieux textes sacrés m’a permis de revisiter la définition de ce qu’est la vie. En repassant plus profondément ce que j’ai appris jadis, dans mes études sur la biologie et l’évolution.
La vie, telle que nous la connaissons sur la Terre, est la manifestation d’une grande force, que je nommerai ici, la force cosmique, la volonté cosmique. Elle existe dans tout l’Univers mais n’est pas nécessairement manifestée. Elle est prête à le faire, mais seulement si l’énergie du cosmos intervient. Comme elle est présente partout, elle est aussi présente dans la matière. Cette vie n’est pas manifestée, et en contact avec le cosmos, elle se manifeste.
Lorsqu’un être humain apparaît, La force vitale se manifeste dans chacune de ses cellules. Chaque cellule vit individuellement. Les cellules forment ensemble les tissus, les tissus forment des organes, les organes forment des êtres humains, dans notre cas. Tout me porte à penser que :
- Chaque cellule est vivante
- Chaque cellule est dotée de conscience
- Chaque cellule croît sous l’effet de son propre métabolisme
- Chaque cellule peut se reproduire
Lorsque j’étudiais la biologie, il y avait un élément dérangeant dans les concepts reliés à l’évolution. Nous avons souvent parlé de déterminisme, de quelque chose qui pousse la vie à se complexifier, à donner naissance à toutes sortes de formes. Nous ne voulions pas dire, Dieu est responsable de tout ceci, parce que Dieu n’est pas un être. Il n’a pas besoin d’exister. La science explique de plus en plus de choses. Cet élément divin, gravé dans notre génome et qui nous pousse à grandir, existe-t-il ? Est-il le fruit d’un mécanisme naturel, qui ne peut fonctionner autrement ? Peu importe que l’organisme soit humain ou qu’il ne le soit pas, la vie se manifeste en lui au moment ou les conditions terrestres sont les plus favorables, et où une petite étincelle fait se réveiller la vie en lui. Il suffit de peu de chose, une fécondation, une mutation, quelque chose.
En ce sens, je crois que la démarche des alchimistes ressemble à ce que nous faisons ici à la maison, quand nous faisons du compost. Nous prenons un peu de terre fertile (pleine de vie non manifestée), ou de compost mature, nous y ajoutons des végétaux, nous aérons et veillons à ce que la température soit bonne (la température augmente même par elle-même), nous sommes en train de réveiller la vie, par notre action. Elle est donc contenue dans cette terre, que nous donnons à la graine… C’est comme si l’étincelle de vie était cachée quelque part dans cette bouillie de verdure et de matière brune. Les alchimistes pensaient que le divin était contenu dans cette bouillie, nectar d’immortalité. Cela demande beaucoup de travail. Une graine, tombée dans ce nectar, se réveillera. Le non manifesté, se manifestera.
[1]Le Sâmkhya est une description détaillée des éléments qui composent la nature et le monde. Il fait parti des ouvrages importants pour les gens qui étudient le yoga, puisqu’il en expose les fondements.
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