Un Demi-Dieu, du nom de Kapila, avait longuement médité sur l’Univers et croyait avoir découvert des choses importantes. Il avait réuni toutes ces choses dans un enseignement appelé Sâmkhya Kârikâ et, dans sa grande générosité, voulait les partager. Les humains devaient recevoir cet enseignement.
Kapila ne voulait pas transmettre ses connaissances à n’importe qui, c’est pourquoi, il choisit parmi les plus sages des sages, celui qui était le plus méritant. Après avoir cherché un certain temps, il trouva enfin un prêtre qui menait une vie exemplaire. Le prêtre respectait son Dharma. Il accomplissait son devoir spirituel, son devoir familial, son devoir professionnel. Il était bienveillant envers autrui, il était patient et possédait de nombreuses qualités exceptionnelles. Kapila lui demanda alors
– Es-tu satisfait de ta vie sur terre ?
– Oui, répondit le prêtre.
Kapila s’attendait à ce que le prêtre réponde non, qu’il en a assez! Mais au contraire, il était content et même, heureux de sa condition. Kapila pensa alors avec déception, qu’il ne peut pas enseigner le Sâmkhya à ce sage parce qu’il n’a pas saisi que fondamentalement, la vie sur terre, n’est que souffrance. Le prêtre est ignorant ! Kapila décida alors de donner au prêtre encore quelques centaines de vies à vivre et de revenir plus tard.
Quand le prêtre eût vécu autant de vies, Kapila revint le questionner.
– Es-tu satisfait de ta vie sur terre ?
– Oui répondit le prêtre. Bien que la vie soit difficile, je suis encore content. Cela me satisfait.
Kapila, déçu, considéra qu’il ne pouvait pas enseigner le Sâmkhya à ce sage, aussi vertueux et bon était-il. Il lui donna encore quelques centaines de vies à vivre. On ne sait pas combien. Puis, il revint questionner le prêtre à propos de sa vie sur terre. Après quoi le prêtre dit.
– J’en ai assez, je voudrais me libérer.
Il continuait d’accomplir ses devoirs religieux, de famille et professionnels, mais il jugeait qu’il voulait se libérer. Il était pourtant dans le Dharma. Il faisait exactement ce qu’il avait à faire et vivait dans le moment présent. Pourtant, il commençait à comprendre qu’il y a quelque chose d’autre à comprendre. La vie matérielle est pleine de souffrance. Ce n’est pas dans cette vie là que l’on trouve le véritable bonheur.
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